I. Les nouvelles technologies : facteurs de progrès dans la production musicale
1. Synthétiseur
Le synthétiseur est le terme utilisé pour définir tous les instruments qui ont recourt à la synthèse de sons. Il regroupe tous ces différents instruments qui ont comme point commun d’avoir une surface de contrôle et d’un générateur de sons qui permet cette synthèse de sons.
La naissance des sons synthétiques a lieu au début du XXè siècle, chez les luthiers qui utilisèrent l’électricité pour générer une nouvelle palette de sons. Les premiers résultats de ces expérimentations ont donné naissance à des machines telles que le Thérémine (1919), les Ondes Martenot (1928) et le Trautonium (1930) et témoignent de l’attrait grandissant pour l’expérimentation sonore.
La maitrise de la restitution sonore à travers des hauts-parleurs ou de l’oscillation électrique ont donné naissance à des techniques encore utilisés aujourd’hui, techniques que l’on défini couramment d’analogiques.
Au cours des années 60, le prix de fabrication du synthétiseur se faisant plus petit, on voit apparaitre des modèles qui permettent le traitement et la synthèse du sons. Deux modèles seront particulièrement plébiscités au cours de cette décennie :
- le Synket modèle dont les fondamentaux seront repris maintes fois telles que de multiples oscillateurs, des filtres et un modulateur de fréquence
- le premier synthétiseur de Robert Moog qui comporte lui un clavier et est composé de modules indépendants. Robert Moog sera par la suite un acteur majeur de l’évolution du synthétiseur.
En 1969, l’entreprise anglaise EMS sort un synthétiseur à modules non séparés contenu dans un seul bloc transportable qui permettra une création sonores comportant de nombreuses possibilités.
En l’espace d’une décennie le synthétiseur est passé de prototype de laboratoire encombrants à une installation pratique, transportables et dont la production pouvait se faire à grande échelle. A l’aube des années 70, un marché du synthétiseur se créé et des marques apparaissent aux Etats-Unis et au Japon. Le synthétiseur devient un bien de consommation courant accessible à tous les ménages. Les sonorités ressemblent de plus en plus aux instruments acoustiques et permettent à de jeunes musiciens de construire de premières ébauches de morceaux.
La norme MIDI fait son apparition dans les années 80. La norme MIDI permet de connecter des appareils électroniques de marques différentes et de les faire interagir entre eux et elle justifie parfaitement l’arrivée de logiciels musicaux comme Cubase ou Cakewalk qui vont synchronisés les informations entre l’ordinateur et les synthétiseurs. La norme MIDI permet une plus grande diversité dans le matériel accessible au musicien.
En 1982, Yamaha sort le premier synthétiseur numérique qui va révolutionner le marché des synthétiseurs. En effet, il utilise un système de synthèse sonore qui gère la FM et les algorithmes. Le DX-7 marque la fin des synthétiseurs analogiques. L’utilisation de ce nouveau système de synthèse sonore lui permet d’obtenir plus facilement des sons plus riche et plus stable que ceux produits par la tension par volts de ces prédécesseurs qui était sensibles à la chaleur et à l’humidité. Le DX-7 est rapidement suivi par les premiers synthétiseurs pré-échantillonnés (K-2000 de Kurzweil, D-50 de Roland) et des workstations qui intègrent des séquenceurs et différents effets (M1 de Korg, Yamaha SY85).
Les années 90 voient l’explosion de la musicalité virtuelle. Le développement des logiciels d’édition et de traitement de sons explose et apporte aux musiciens la composition et l’arrangement à moindre coût. Le synthétiseur est le premier initiateur du mouvement home-studio. L’année 1994 voit apparaitre la modélisation physique. Les processeurs font des calculs plus complexes car ils analysent l’évolution des ondes sonores dans l’instrument à reproduire. Les années 90 marquent aussi le retour de la demande de synthétiseurs analogiques de l’époque et la commercialisation de nouveaux synthés analogiques qui intègrent également les dernières avancés numériques.
Parallèlement, l’avancé de la micro-informatique va conduire à une dématérialisation progressive du synthétiseur. Les logiciels sont maintenant à même de synthétisés les sons directement dans l’ordinateur et vont conduire à une commercialisation de nouveaux synthétiseurs appelés claviers-maîtres. Capables de piloter plusieurs fonctions des logiciels, ils vont conduire à renforcer l’ergonomie de ces nouveaux synthétiseurs qui sont moins intuitifs que leurs ancêtres analogiques.



