Les maisons de disques: toujours un grand pouvoir
Même si les avancées technologiques ont permis une certaine indépendance de l’artiste, il n’en reste pas moins que les maisons de disques ou encore majors gardent une très grande importance dans l’industrie musicale. Tout d’abord, il faut savoir qu’une maison de disque est une société associé à la vente de morceaux musicaux. Elle est chargée de produire, d’éditer et de distribuer les enregistrements. Depuis 2012, il existe trois labels restants les plus importants soit : Universal (EMI), Sony Music Entertainment et Warner, qui se partagent l'essentiel du marché mondial avec plus de 77 % en 2004. EMI à elle seule, occupe également des positions de premier plan dans la distribution numérique de musique. Présent dans 77 pays, UMG détient 25,5% du marché mondial de la musique en 2004 et 32% du marché américain de la musique. De très nombreux petits labels, ou labels indépendants, se partagent le reste du marché. Avec les avancées technologiques et Internet, le rôle des labels a diminué du fait que les musiciens peuvent indépendamment et gratuitement diffuser leurs propres morceaux via les réseaux sociaux, les webradios, les logiciels de partage comme BitTorrent, et autres services, à moindre coût. Des musiciens haut placés comme ceux du groupe Radiohead annonce la fin de leur contrat avec leur label. Mais pas tous les artistes ont les moyens de pouvoir s’auto promouvoir et les besoins financiers pour un projet peuvent être trop grand pour un artiste. Ensuite la majorité des personnes faisant un buzz sur internet sont à la recherche d’une maison de disque. « Etre sur Internet, c'est bien, c'est nécessaire, mais c'est pas suffisant. A un moment donné, si vous voulez vous faire connaître, vous allez avoir besoin d'aller sur les télévisions, de passer à la radio, d'avoir des articles dans la presse, etc. C'est ce travail, accompagner l'artiste » disait Pascale Nègre, président de Universal Music. Les éditeurs indépendants exerçant cette seule activité sont de plus en plus rares. Les unes après les autres, les sociétés d’édition indépendantes sont rachetées par les majors et survivent rarement au départ en retraite de leurs fondateurs.Ceux qui résistent et parfois prospèrent, s’appuient sur un réseau international leur permettant de représenter en France des catalogues internationaux et d’être eux-mêmes représentés à l’étranger. Même si Internet a vue des sites web émerger comme spotify, les majors ont gardés le monopole. En effet, le principe du site est de pouvoir utilisé le catalogue de musique des majors, or même si la première année ce site a vu son chiffre d’affaire augmenter de 458%, de 2009 à 2010 elle a dû payer 101 millions de dollars au majors contre un chiffre d’affaire de 99 millions de dollars. Après avoir formé des alliances entre elles pour renforcer leur position, les maisons de disques ont racheté les sites de téléchargement, Universal a racheté MP3.com et BMG a racheté Napster. Les majors ont tenté de contrer les émules de Napster en créant les sites de téléchargement à péage pour un marché légal de la musique en ligne. Ensuite, on a pu voire des sites comme LimeWire ou encore megaupload, deux grands site web en P2P ( peer to peer, c’est-à-dire un site ou l’on peut échanger des fichiers), avoir des procès de maison de disques. On peut parler d’un combat maison de disques contre internet. Mais elles ont aussi pu en tirer profit. En effet, Chaque fois qu’un morceau est envoyé ou joué sur YouTube, chaque fois qu’il est vendu sur iTunes, regardé en streaming sur Spotify, partagé sur un réseau pirate, aimé sur Facebook ou tweeté, il émet un signal numérique. Et tout un secteur d’activité a émergé pour traiter ces signaux et en livrer les analyses aux maisons de disques. D’ores et déjà, le phénomène influence les stratégies des majors. Universal, le premier label mondial, développe son outil de traitement de données, l’Artist Portal.